100 ans après les premiers J.O à Paris, en 1924 et la naissance du VO2max…

nous devons poursuivre la recherche des facteurs limitants de VO2 max et surtout ses marges d’amélioration qui vont même conditionner l’espérance de vie en bonne santé ou l’espérance de vie active. L’espérance de vie active prend en compte la période de vie pendant laquelle une personne peut mener une vie relativement autonome et participer pleinement à des activités sociales, professionnelles et de loisirs sans être entravée par des problèmes de santé majeurs avec la capacité à vivre de manière active et épanouissante.

En 2019, selon les données de l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), l’espérance de vie en bonne santé à la naissance était d’environ 64,4 ans pour les hommes et de 65,6 ans pour les femmes en France et elle baisse alors que notre espérance de vie augmente. Afin d’éviter de vivre de nombreuses années de façon non autonome, il faut limiter la baisse du VO2max tout au long de la vie. A cet effet, la physiologie de la performance au sens d’accomplissement d’un exercice, d’un parcours de façon autonome, va permettre aux intervenants du sport santé de cibler au plus juste l’intensité et la durée des exercices répétés dans le contexte d’un entraînement personnalisé.

Il ne faut pas oublier que le VO2 max est un socle de production énergétique aérobie (qui utilise l’oxygène), mais ne peut suffire à produire l’énergie de façon assez rapide (à haute puissance) pour assurer notre fuite devant un danger imminent ou pour un départ de sprint. Pour assurer un démarrage efficace, tout comme des accélérations au cours d’effort long (dits d’endurance) lors d’une montée raide en courant, en pédalant, ou d’une contre-attaque en sport collectif, il faut pouvoir supporter un déficit d’oxygène en fournissant notre énergie à partir de notre métabolisme anaérobie (an = sans et aérobie= oxygène). Ainsi, le métabolisme anaérobie se produit en l’absence d’oxygène, ou lorsque la demande d’énergie augmente rapidement que l’approvisionnement en oxygène.

Grâce aux nouvelles technologies nous avons pu décortiquer les facteurs physiologiques de la performance sportive en sortant du laboratoire en allant au cœur de l’action. Cette compréhension de la réalité du terrain et des différents sports, nous rapproche d’un entraînement réellement personnalisé : cette quête du graal que je poursuis depuis plus de 30 ans.

Depuis la découverte du concept de consommation maximale d’oxygène, le fameux VO2max, voici déjà 100 ans, nous avons découvert son rôle déterminant pour la performance sportive et la capacité à récupérer des entraînements. La consommation d’oxygène maximale mesure la capacité maximale d’un individu à utiliser de l’oxygène pendant un effort physique intense et soutenu. Sa valeur indique l’efficacité du système cardiorespiratoire à transporter de l’oxygène vers les muscles et de la capacité des muscles à utiliser cet oxygène pour produire de l’énergie, principalement sous forme d’ATP (adénosine triphosphate). Ce concept est dû à l’auteur, Archibald Vivian Hill (figure), Prix Nobel de Physiologie Médecine qui a ouvert l’immense champ de recherche concernant la possibilité de l’améliorer en s’entrainant de façon « physiologique » c’est-à-dire en utilisant des séances sollicitant au maximum ses facteurs limitants : cardiorespiratoire et musculaires.

Archibald Vivian Hill avait déjà TOUT compris (sauf le rôle de phosphocréatine qu’il ne connaissait ni celui du lactate comme substrat énergétique surtout pour le cerveau et le cœur) .

Le livre de A.V Hill publié en 1927 dont le contenu aborde tous les thèmes fondateurs de la compréhension de la physiologie de la performance.

Hill qui était lui-même un coureur à pied, avait eu l’idée de se mettre à courir de plus en plus vite en procédant par la succession de paliers de vitesse indépendants (séparés par un temps de repos non précisé), et ce, jusqu’à ne plus pouvoir supporter une augmentation de la vitesse.

Le test de VO2max de A.V Hill qui a lui-même été son propre sujet d’étude. Il réalise des paliers indépendants de vitesse d’une durée de 4 min. Ici la consommation d’oxygène est exprimée en valeur supplémentaire (Excess Oxygen en Lires par minute qu’il est nécessaire de consommer en plus de la valeur de repos (qui est d’environ 0,3 L.min-1 pour un poids moyen de 70 kg).

Mais ce test par paliers longs qui a été raccourcis par des paliers courts enchaînés, est à présent utilisé pour définir le VRAI seuil d’accumulation lactique par la méthode de détermination de l’état stable maximal du lactate sanguin.

Finalement on finit aussi, en science, par recycler les bons protocoles!

chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://publications.billatraining.com/publications/1994/Billat-a_method_for_determining%20mlss.pdf

L’équilibre entre les profils aérobie et anaérobie varie d’une personne à l’autre et peut être influencé par des facteurs génétiques, l’entraînement physique, et les préférences sportives. Certains athlètes peuvent être plus axés sur l’aérobie, tandis que d’autres peuvent exceller dans des activités plus anaérobies. Les programmes d’entraînement sont souvent conçus pour développer de manière équilibrée ces deux profils en fonction des objectifs spécifiques de l’athlète. Cependant, afin de pouvoir estimer le profil énergétique aérobie et anaérobie qui se réfère à la capacité d’un individu à produire de l’énergie dans des conditions aérobies (avec l’apport d’oxygène) et anaérobies (sans l’apport d’oxygène), nous vous apprendrons à analyser votre profil de vitesse en fonction de la durée de la course (cela est valable pour tous les sports à base de locomotion). Cette évaluation qui ne nécessite que de la sueur et de l’engagement sur des courses d’une durée de 3 à 30 minutes à allure maximale possible, sera le point de départ du premier chapitre analysant les aspects bioénergétiques de cette performance sportive.

La figure ci-dessous vous présente un test de notre époque intégrant toutes les réponses cardiorespiratoires mais également les sensations de pénibilités afférentes selon le ressenti du sujet. Cette échelle de Borg (1982) est une échelle dite de « Perception de l’effort » (Rate of perception of exhaustion ou appelée la RPE). Cette dimension perceptive est très importante à intégrer afin de pouvoir donner de simples consignes de sensations perçues pour piloter une séance d’entraînement…à l’ancienne me diraient vous, oui certes mais on a oublié cette possibilité par manque de confiance en soi en cherchant à se réassurer par un GPS ou un cardio-fréquence mètre.

Test de détermination de  VO2 max avec les paramètres ventilatoires c’est-à-dire le rapport entre le débit ventilatoire (VE en Litres.min-1) et la consommation maximale d’oxygène (O2 en Litres.min-1) (VE/O2 en bleu) et le rapport entre le débit ventilatoire (VE en Litres.min-1) et le rejet de CO2 (VCO2 en Litres.min-1) (VE/VCO2 en rouge). On peut d’emblée constater qu’il nous faut ventiler 40 litres d’air pour ne consommer qu’un litre d’oxygène (VE/VO2 = 40 à O2 max). Nous étudierons la possibilité que la ventilation puisse être un facteur limitant de la consommation maximale d’oxygène. Ici le sportif qui pédale contre des watts sur un cyclo ergomètre, a ressenti comme étant très difficile l’effort à VO2max.

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