En 1994, je publiais enfin mon article de thèse qui a eu du mal à convaincre les protagonistes du seuil lactique. En effet, le dogme du seuil 2 et 4 mM aérobie et anaérobie était bien ancré et vous en avez tout l’historique dans mon ouvrage*
Eur J Appl Physiol (1994) 69:196-202 Applied Physiology and Occupational Physiology C Springer-Verlag 1994
L’article porte sur le seuil anaérobie, qui est une mesure de l’aptitude à l’endurance pendant l’exercice. Le seuil anaérobie est généralement défini comme l’intensité de l’exercice, la vitesse ou la fraction maximale de la consommation d’oxygène (VO2max) à une concentration fixe de lactate sanguin ([la-]) de 4 mmol·l-1 lors de tests progressifs. Cependant, la durée et l’importance des incréments d’intensité ont été trouvées pour influencer la valeur du seuil anaérobie. L’intensité produisant le taux constant maximal de [la-]b (MLSS) a souvent été surestimée, en particulier chez les athlètes d’endurance hautement entraînés.
Une autre notion est l’individualité du seuil anaérobie (IAT), qui est déterminée par des changements dans [la-]b pendant et après un test d’effort incrémental. Il représente l’intensité maximale où la production et l’élimination du lactate sont en équilibre. Cependant, il peut ne pas correspondre exactement au MLSS chez tous les individus.
L’objectif de cette étude était de valider un protocole fournissant une estimation immédiate de l’intensité de l’exercice correspondant au MLSS en utilisant uniquement deux intensités submaximales de 20 minutes chacune, séparées de seulement 40 minutes chez les athlètes d’endurance.
Les résultats montrent que le protocole de deux tests de 20 minutes effectués à 65 % et 80 % de la puissance aérobie maximale (MAP) séparés de 40 minutes de repos complet permet d’estimer le MLSS. De plus, lors d’un exercice d’une heure à l’intensité du MLSS, la concentration de lactate sanguin reste constante, ce qui renforce l’idée que le protocole est efficace pour estimer le MLSS.
En résumé, l’étude montre que le protocole à deux tests de 20 minutes peut être utilisé pour estimer le seuil anaérobie en endurance. Il suggère que le MLSS peut être déterminé de manière fiable à partir de deux tests submaximaux séparés de 40 minutes, ce qui réduit le besoin de tests longs et laborieux pour les athlètes d’endurance.
Effectivement, le seuil anaérobie est défini comme l’intensité de l’exercice à laquelle la concentration sanguine en lactate atteint 4 mmol • l-1. Il est souvent utilisé comme indicateur de l’endurance, en particulier chez les athlètes d’endurance. Cependant, la façon dont le seuil anaérobie est mesuré peut varier en fonction de la durée et de l’intensité de l’exercice, ce qui peut entraîner des estimations inexactes, notamment chez les athlètes très entraînés. Pour obtenir une mesure plus précise du seuil anaérobie, il est recommandé de réaliser plusieurs sessions d’exercice prolongé, d’environ 30 minutes, à des intensités comprises entre 50% et 90% de la capacité aérobie maximale (VO2max). L’article suggère également l’utilisation d’un seuil anaérobie individuel (IAT) déterminé à partir des variations de la concentration de lactate dans le sang pendant et après un test d’effort progressif. Cela permettrait d’obtenir une estimation plus fiable de la zone de stabilisation de la concentration de lactate (MLSS) bien que l’IAT ne corresponde pas exactement à la MLSS chez tous les individus.
L’objectif de l’étude présentée dans cet article était de valider un protocole permettant d’estimer rapidement l’intensité de l’exercice correspondant à la MLSS en utilisant uniquement deux intensités sous-maximales de 20 minutes chacune, séparées de seulement 40 minutes, chez des athlètes d’endurance.
Les résultats montrent que ce protocole, basé sur seulement deux tests courts, est en mesure de fournir une estimation précise de l’intensité d’exercice correspondant à la MLSS. Cette approche offre une alternative efficace pour déterminer la MLSS en économisant du temps par rapport aux méthodes traditionnelles nécessitant plus de séances d’entraînement. En fin de compte, l’article souligne l’importance de mesurer le seuil anaérobie avec précision, car cela peut avoir des implications majeures dans la prescription de l’entraînement et la planification des programmes d’exercice pour les athlètes d’endurance.
Il existe de nombreuses définitions que vous trouverez dans mon manuel de physiologie et dont je vous donne (chut !! ne pas le dire à mon éditeurs) le tableau ici.

PS lorsque l’on publie un livre on touche 7% du prix hors taxe de vente et lorsque l’on publie un article scientifique (avec joie car c’est dur !) on …paye 2500 dollars pour les frais d’édition ! il faut vraiment en avoir envie et, me concernant, chaque fois que l’ai un article accepté dans des revues internationales c’est le Kif total : oui j’avoue je suis addict à cette sensation d’avoir fait avancer un bout de science de l’entraînement.
Ce qu’il faut retenir c’est que le seuil anaérobie n’existe pas hors un effort bien particulier qui est le test de VAMEVAL ou VMA.
Ce qui compte c’est la vitesse à laquelle on parvient encore à produire du lactate au même débit que l’on est capable de l’éliminer (par recyclage dans les fibres lentes, le cerveau et le cœur qui l’utilisent pour produire de l’ATP).
Depuis cette notion est connue mais la pratique reste la mesure ponctuelle du lactate sanguin (la mode revient) à la moindre séance comme en stage d’altitude (Kenya) pour l’équipe de France. Il ne faut pas oublier que la mesure pour la mesure ne sert à rien et qu’il faut partir des concepts scientifiques ou s’en tenir à la sensation et l’empirisme, l’expérience même si cela occasionne beaucoup d’itération (méthode procédant par essai et erreur)!
Justement le blog du prof est de vous aider à faire le tri entre ce qui est pertinent et …ronflant!
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