Premiere partie : innovation 90
Voici le moment spécial du partage de la course avec ses enfants et/ou petits enfants et peut être toute l’année si vous êtes professeur des écoles ou d’EPS, ou entraîneur éducateur en école d’athlétisme et club.
Dans les années 90, alors que la théorie des seuils lactiques faisaient l’unanimité dans les articles scientifiques (et 30 ans après sur les terrains 😂), je décidaient alors jeune maître de conférences à Grenoble, de collaborer avec mes collègues bretons en m’installant 1 mois dans un gite proche du STAPS de Rennes. Nous avons alors voulu étudier la vitesse maximale d’état stables des pre ados de 12 ans gaçons et filles, non spécialistes de la course et je vous laisse découvrir l’étude que nous avions publiée et que je vous livre de façons plus accessible avec la semaine prochaine la suite de nos travaux sur, cette fois ci des enfants de 10 ans en CM2 que nous avons entraînés dans le cadre d’un cycle d’endurance avec des collègues professeurs des écoles.
Voici l’étude des années 90 qui nous apparaît encore très en avance sur l’état des connaissances de l’entraînement des jeunes pré ados et enfants 30 ans plus tard !
Comment déterminer l’État Stable de Lactate Maximal chez les Enfants de 12 ans
RÉSUMÉ
L’objectif de cette étude était de mesurer la vitesse de course correspondant à l’état stable de lactate maximal individuel chez un groupe de garçons et filles de 12 ans sur un tapis roulant. Cette vitesse de course d’état stable maximal de la lactatémie (vMLST) a été comparée à la vitesse de course aérobie maximale (vVO2 max) où la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) se produit. Treize élèves de la même école, dont la maturation pubérale correspondait à la fin du stade 2 et au début du stade 3 de Tanner, ont participé : 6 garçons (12,2 ± 0,5 ans, 38,4 ± 2 kg, 150 ± 4,8 cm : groupe 1) et 7 filles (12,3 ± 0,5 ans, 37,6 ± 6 kg, 151,4 ± 5,6 cm : groupe 2) à cette étude. Ils ont réalisé deux tests à une semaine d’intervalle. Le premier test était un test incrémental maximal pour déterminer le VO2 max et la vitesse maximale aérobie (vVO2 max). Le but du second test était de déterminer la vitesse de course à l’état stable de lactate maximal (vMLST) avec deux paliers de dix minutes à 60 ± 5 % et 74 ± 4,5 % de vVO2 max séparées par 40 minutes de repos complet (Billat, 1992). Les résultats ont montré que VO2 max et vVO2 max étaient significativement différents entre les groupes (P < 0,05) en valeur absolue (km/h) mais que la vitesse de lactate stable maximale (vMLST) était similaire entre les garçons et les filles lorsqu’elle était exprimée en pourcentage de VO2 max ou de vVO2 max.
On peut donc conclure que des enfants qui ont le même stade pubertaire ont la même fraction d’utilisation de VO2max lorsqu’ils sont en état d’équilibre maximal de la lactatémie. Ce qu’il reste à faire c’est effectivement de vérifier les effets de l’entraînement à la sensation sur cette valeur absolue et relative de la vitesse d’état stable maximal du lactate vs. un entraînement classique utilisant des consignes de temps au 400 m (interval training courts ou long contrôlés).
C’est ce que nous verrons dans le prochain Blog !
INTRODUCTION
Le seuil anaérobie (AnT) est communément défini comme la charge de travail, la vitesse ou la fraction de VO2 max à une concentration fixe de lactate sanguin de 4 mmol.L-1 lors de procédures de test à paliers croissants. Il est accepté comme une mesure de la capacité d’endurance. Des études antérieures ont démontré que les enfants atteignent l’AnT à une fraction plus élevée de VO2 max par rapport aux adultes dans les populations non entraînées. Cependant, la durée et les paliers des protocoles d’exercice incrémental utilisés pour déterminer le seuil anaérobie surestiment la charge de travail de l’état stable de lactate maximal, surtout chez les athlètes d’endurance hautement entraînés.
MÉTHODE et SUJETS
Principe de la méthode de détermination de la vitesse de lactate stable maximale (vMLST)
La méthode repose sur la variation de la lactatémie au fil du temps pendant deux exercices à charge constante. La différence de lactatémie entre les valeurs mesurées à 5 minutes et à 15 minutes a été calculée.
Sujets
L’étude a été menée sur 13 élèves de la même classe scolaire, dont la maturation pubérale correspondait à la fin du stade 2 et au début du stade 3 selon Tanner. Le groupe comprenait 6 garçons et 7 filles, tous actifs mais non entraînés pour la course d’endurance.
Protocoles expérimentaux
– Jour 1 : Détermination du VO2 max et de la vitesse maximale aérobie (vVO2 max)
Les tests ont été réalisés sur un tapis roulant avec une pente de 0 %, en commençant par des paliers de 3 minutes à 7 km.h-1, avec des augmentations de vitesse de 1,5 km.h-1. Les gaz expirés et le lactate sanguin ont été mesurés à la fin de chaque palier sans interruption de la course. Les sujets ont couru jusqu’à ce qu’ils se sentent incapables de continuer.
Jour 2 : Détermination de la vMLST
Les deux groupes ont réalisé deux étapes de 15 minutes chacune sur un tapis roulant à 64 ± 4 % et 74 ± 4,5 % de leur vVO2 max. Ces deux courses ont été séparées par une pause de 40 minutes. La lactatémie a été mesurée au bout de 5 et 15 minutes.
RÉSULTATS
Les résultats ont montré que la VO2 max et la vVO2 max étaient significativement plus élevées chez les garçons que chez les filles. Cependant, la vMLST exprimée en pourcentage de VO2 max ou de vVO2 max n’était pas significativement différente entre les deux groupes. En valeur absolue, la vMLST était de 8,5 ± 0,7 km.h-1 pour les garçons et de 7,7 ± 0,7 km.h-1 pour les filles.



CONCLUSION
Cette étude montre que la vitesse de lactate stable maximale n’est pas significativement différente entre les garçons et les filles de 12 ans lorsqu’elle est exprimée en fraction de VO2 max ou de vVO2 max. Cependant, la VO2 max et la vVO2 max étaient significativement plus élevées chez les garçons. Cette information est essentielle pour les entraîneurs d’athlétisme pour enfants afin de concevoir des programmes d’entraînement adaptés et équilibrés en fonction des capacités de chaque enfant.
Les stades de Tanner, également connus sous le nom de « échelle de Tanner », sont une méthode utilisée pour évaluer le développement physique des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Ils décrivent les changements de développement des caractéristiques sexuelles secondaires qui surviennent pendant la puberté. Il y a cinq stades, allant du stade 1 (prépubertaire) au stade 5 (développement adulte complet). Voici une description des stades de Tanner pour les garçons et les filles :
Pour les Filles
Stade 1
– Seins: Aucun développement des seins (prépubertaire).
– Poils pubiens: Absence de poils pubiens.
Stade 2
– Seins: Apparition des bourgeons mammaires avec élargissement de l’aréole.
– Poils pubiens: Apparition des premiers poils pubiens, longs, légèrement pigmentés, droits ou légèrement bouclés.
Stade 3
– Seins: Les seins continuent de grandir mais les contours ne sont pas encore clairement définis.
– Poils pubiens: Les poils deviennent plus foncés, plus épais et plus bouclés, mais couvrent une petite zone.
Stade 4
– Seins: Les seins continuent de grandir, et les aréoles et les mamelons forment une seconde élévation au-dessus du sein.
– Poils pubiens: Les poils pubiens sont maintenant denses, adultes en type mais couvrent une zone plus restreinte que chez l’adulte.
Stade 5
– Seins: Développement complet des seins avec des contours adultes.
– Poils pubiens: Distribution des poils pubiens en forme de triangle inversé avec extension vers les cuisses, similaire à celle des adultes.
Pour les Garçons
Stade 1
– Organes génitaux: Pas de changement par rapport à l’enfance (prépubertaire).
– Poils pubiens: Absence de poils pubiens.
Stade 2
– Organes génitaux: Légère augmentation de la taille des testicules et du scrotum, le scrotum commence à rougir et à changer de texture.
– Poils pubiens: Apparition des premiers poils pubiens, longs, légèrement pigmentés, droits ou légèrement bouclés.
Stade 3
– Organes génitaux: Agrandissement du pénis en longueur, croissance continue des testicules et du scrotum.
– Poils pubiens: Les poils deviennent plus foncés, plus épais et plus bouclés, couvrent une petite zone.
Stade 4
– Organes génitaux: Augmentation de la taille et de la circonférence du pénis, développement du gland. Le scrotum s’assombrit.
– Poils pubiens: Les poils pubiens sont maintenant denses, adultes en type mais couvrent une zone plus restreinte que chez l’adulte.
Stade 5
– Organes génitaux: Organes génitaux adultes en taille et en forme.
– Poils pubiens: Distribution des poils pubiens en forme de losange avec extension vers les cuisses, similaire à celle des adultes.
Ces stades permettent de suivre et d’évaluer le développement pubertaire des jeunes et sont souvent utilisés en pédiatrie pour identifier les problèmes de croissance et de maturation.
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