après la FC, examinons la vitesse.
Petit mémo de l’épisode précédent concernant notre enquête sur l’existence d’une possible signature de vitesse pour Emmanuel qui a porté 5 fois son cardio GPS sur 5 marathons de Paris qu’il affectionne en tant que Parisien qui, par ailleurs, n’hésite pas à enchaîner 4 fois le circuit des 25 bosses, ce véritable casse pattes au cœur de la forêt de fontainebleau (ne pas y amener des chiens fragiles sur le plan articulaire !).
Nous avons commencé par analyser la fréquence cardiaque (encart 1) et n’avons pas découvert de profil systématique sur les 5 courses mais plutôt deux groupes de 2 et une qui fait bande à part. A la fin de notre enquête, le coureur donnera son commentaire concernant son ressenti et ses performances, son état de forme sur chacune de ces 5 éditions.
– Marathons 1 et 7 : Ces deux marathons montrent des distributions similaires, avec une concentration autour de 165-170 bpm et une forme relativement symétrique. Cela suggère des performances assez homogènes où l’effort a été bien géré, avec peu de fluctuations extrêmes.
– Marathons 3 et 6 : Ces marathons montrent une distribution plus étalée et asymétrique, avec des queues vers des fréquences cardiaques plus basses. Cela peut refléter des phases de récupération importantes ou des variations dans l’effort.
– Marathon 5 : Se distingue par une distribution plus irrégulière et des fréquences cardiaques extrêmes. La présence de valeurs aussi élevées que 196 bpm indique un effort intense ou des conditions particulièrement difficiles pendant la course.
Ces histogrammes révèlent des différences significatives dans la manière dont la fréquence cardiaque a été gérée d’un marathon à l’autre. Les marathons où la distribution est plus concentrée autour d’une plage étroite (comme les marathons 1 et 7) suggèrent une course plus régulière et bien maîtrisée. Les marathons avec des distributions plus étendues (comme les marathons 3, 5 et 6) révèlent des variations d’effort plus marquées, qui peuvent être stratégiques, mais aussi indicatives de conditions ou de stratégies de course variables.
Cette semaine nous introduisons un indice supplémentaire dans notre enquête : la vitesse de course avant de découvrir ce que nous révèle la combinaison des deux indices : la FC et la vitesse : le coût cardiaque. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3356747/

Pour comparer les séries temporelles des vitesses sur les 43 km des 5 marathons, je peux vous aider à analyser et à visualiser les données pour une meilleure compréhension. J’extrairai les informations pertinentes et je tracerai les séries chronologiques pour chaque marathon. Cela permettra de comparer les performances des coureurs sur différents marathons. Commençons par cela.
Le graphique ci-dessous compare la vitesse sur 42,195 km (noté 43) km pour les 6 marathons de Paris d’Emmanuel notés vitesse 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7). La vitesse 2 n’a pas de FC correspondante car les données n’ont pas été fiables de bout en bout (beaucoup de trou). Mais nous l’avons tout de même incluse pour avoir une série de données de vitesse supplémentaire.
En effet, c’est rare de pouvoir obtenir plusieurs données de FC et de vitesse du même coureur sur la même course de marathon.
Alors encore une fois, je fais appel au bon peuple de passionné de l’entraînement pour m’envoyer vos fichiers CSV ou.fit !
ASEPIENS n’hésitez pas à en demander autour de vous et faire acte de prosélytisme pour la cause !
Merci
A présent, reprenons notre enquête : observons les courbes de variation de vitesses pour chaque édition du marathon de Paris courues par Emmanuel (figure 1). Nous pouvons constater que sur toutes ces courses le 28em kilomètre signe un fort ralentissement quel que soit sa stratégie de course jusqu’alors. Les courses réussies sont celles sur les quelles il a pu de nouveau récupérer sa vitesse à partir du 32em km. Le ravitaillement du 30em avait eut le temps de faire son effet et probablement que le glucose lui a permis de retrouver la possibilité de de ne pas s’écraser au sol à chaque pas et de conserver une économie de course correcte.
Figure 1

Mais l’art du marathon consiste à pouvoir varier sa vitesse autour d’une vitesse moyenne cible qui correspond à 96% de la vitesse critique chez les meilleurs et en plus de tolérer des vitesses extrêmes, des écarts non symétriques vers le haut ou le bas. Nous l’avons démontré dans cet article scientifique :

Figure 2 : La répartition des vitesses de course sur chacune de ses éditions :

Je vous remontre la répartition des fréquences cardiaques de ces marathons (figure 3) afin que votre œil les compare avec ceux de la vitesse (figure 2).
Figure 3 répartition des fréquences cardiaques sur chaque course).

Classement des courses : 7, 6, 1, 5, 3, 2
Voici la comparaison des statistiques (moyenne, médiane, mode) pour chaque marathon :
Marathon Speed 1:
– Moyenne: 12,57 km/h
– Médiane: 12,6 km/h
– Mode: 11,4 km/h
Marathon Speed 2:
– Moyenne: 10,29 km/h
– Médiane: 10,3 km/h
– Mode: 8,8 km/h
Marathon Speed 3:
– Moyenne: 10,66 km/h
– Médiane: 11,0 km/h
– Mode: 11,8 km/h
Marathon Speed 5:
– Moyenne: 10,86 km/h
– Médiane: 11,1 km/h
– Mode: 9,0 km/h
Marathon Speed 6:
– Moyenne: 14,36 km/h
– Médiane: 14,7 km/h
– Mode: 14,9 km/h
Marathon Speed 7:
– Moyenne: 15,67 km/h
– Médiane: 15,8 km/h
– Mode: 16,0 km/h
Interprétation :
– Marathon Speed 7 a les valeurs les plus élevées en moyenne, médiane, et mode, indiquant une performance généralement plus rapide et plus constante.
– Marathon Speed 2 montre une différence notable entre la moyenne et le mode, suggérant que des vitesses plus basses ont été plus fréquentes.
– Les Marathons 5 et 6 ont des médianes et des modes très proches, ce qui reflète une distribution des vitesses plus équilibrée.
Ces comparaisons montrent la cohérence et la variabilité des performances d’Emmanuel à travers ces différentes courses.
Les écarts types des vitesses pour chaque marathon sont les suivants :
– Marathon Speed 1: 2,40 km/h
– Marathon Speed 2: 1,31 km/h
– Marathon Speed 3: 2,25 km/h
– Marathon Speed 5: 1,40 km/h
– Marathon Speed 6: 1,75 km/h
– Marathon Speed 7: 0,67 km/h
Interprétation :
– Marathon 6 (Speed 7) a l’écart type le plus faible (0,67 km/h), indiquant que les vitesses étaient les plus cohérentes et avec le moins de variation.
– Marathon 1 (Speed 1) et Marathon 3 (Speed 3) montrent des écarts types plus élevés, suggérant une plus grande variabilité dans les vitesses de ces courses.
Ces écarts types reflètent la dispersion des vitesses autour de la moyenne pour chaque marathon, fournissant un indicateur de la régularité des performances d’Emmanuel lors de ces événements.
Définition du Coefficient de Variation (CV) :
Le coefficient de variation (CV) est une mesure statistique qui exprime l’écart type en tant que pourcentage de la moyenne. Il est utilisé pour évaluer la dispersion des données par rapport à la moyenne, indépendamment de l’échelle des données. Un CV plus faible indique une variation relative plus faible par rapport à la moyenne, ce qui signifie une plus grande cohérence ou régularité dans les données.
Les coefficients de variation (CV) pour chaque marathon sont les suivants :
– Marathon Speed 1: 19,11%
– Marathon Speed 2: 12,70%
– Marathon Speed 3: 21,14%
– Marathon Speed 5: 12,86%
– Marathon Speed 6: 12,16%
– Marathon Speed 7: 4,30%
Interprétation :
– Marathon Speed 7 a le coefficient de variation le plus bas (4,30%), ce qui indique que les vitesses étaient les plus cohérentes par rapport à la moyenne dans cette course.
– Marathon Speed 3 a le coefficient de variation le plus élevé (21,14%), indiquant une plus grande variabilité des vitesses par rapport à la moyenne, ce qui reflète une performance moins régulière.
Le coefficient de variation est un outil utile pour comparer la consistance des performances à travers différentes courses, indépendamment de l’échelle des vitesses moyennes.
Les marathoniens élite ont un faible coefficient de variation (5%) mais sont capables faire des incursions dans des valeurs extrêmes et ils ont plutôt une stratégie de départ rapide puis de se laisser glisser juste en dessous de la vitesse moyenne cible pour faire un chrono (par exemple 21 km/h pour le record du monde après un départ à 22,5 km/h), d’avoir de petites oscillations régulières leur permettant une micro récupération et de finir vite dans les 4 derniers km afin de compenser la grande phase couru en micro variation juste en dessous de la vitesse moyenne. Pour aller plus loin vous pouvez lire notre article publié :

Extrait de

En ligne sur le site
https://publications.billatraining.com
Pensez à sourire et le marathon vous sourira car en effet, la forme idéale de course pour notre moteur hybride et éviter de nous enfermer dans une foulée monotone occasionnant une fatigue musculaire précoce, ressemble à un smiley si vous considérez la forme de la bouche pas des yeux !

La semaine prochaine nous poursuivrons notre enquête en rapprochant la vitesse de la fréquence cardiaque avec l’analyse de son cardiaque de course…
Chut je ne vous en dis pas plus et vous souhaite à tous une excellente semaine, septembre sera magnifique doux et encore avec un soleil un peu tardif.
Bonne lecture et …course.
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