Courir ou pédaler à la Sensation est-ce la même chose ?

Puis-je transférer mon RPE d’un sport à l’autre quand je pédale ou bien je courre ?

Exemple d’un triathlète dont je vous laisse deviner la dominante !

Courir lorsque l’on est cycliste n’est peut-être pas utile sauf lorsque l’on se transforme en triathlète.

Cette « mue » est elle possible concernant le pilotage de son intensité-durée d’effort par sa sensation ?

Afin de répondre à cette question pratique (néanmoins révélatrice des connexions entre le domaine de l’énergétique et du neuro physiologique), nous avons débuté un protocole demandant à des triathlètes confirmés de réaliser un test de Rabit® (voir publications ci-dessous) qui permet par de simples consignes de sensation (facile= 11, Moyen= 14 ; Dur= 17 ; très dur = 20, sur l’échelle de Borg de 6 à 20)  d’obtenir les 4 composantes de la performances que sont la puissance, la résistance, l’endurance et la gouvernance qui est le dosage de l’effort pour une sensation donnée et qui permet d’utiliser toutes ses ressources.

https://publications.billatraining.com/publications/2019/IJSPP-2019-0423.pdf

https://publications.billatraining.com/publications/2019/Giovanelli_Rabit.pdf

Je remercie encore Julien d’avoir ouvert le bal et je délivre ici en avant-première, les résultats de base concernant le cardio respiratoire. La comparaison des réponses cérébrales vous sera donnée plus tard car l’analyse est longue afin de ne pas confondre le signal des artéfacts.

En attendant les manips continuent et vous êtes invités à la danse si vous en avez la possibilité et surtout…l’envie !

Mais débutons notre « enquête » consistant à comparer les deux Rabit Cycling et running.

Pour cela je vous ai préparé des graphes car la physiologie est d’abord une  affaire de graphe illustrant un hypothèse. Bien entendue, il ne s’agit pas de généraliser à partir d’un seul triathlète, mais juste de s’habituer et se préparer avant les statistiques sur au moins 20 personnes.

De toutes les façons, personnellement, je considère que nous devons surtout mettre au point une méthode d’analyse, sorte d’algorithme qui permet de donner le profil de triathlète dont la dominante (vélo ou course) devra être prise en compte pour ajuster les séances d’entraînement en fonction de chaque type de locomotion (courir ou pédaler).

  1. VO2 : Premier indice : à sensation égale le VO2 est plus élevé en % de VO2max. Je précise que son VO2max vélo était supérieur à celui de la course : nous allons donc parler de maximale VO2 spécifique pour un sport, plutôt que de VO2max. Les max VO2 sont toutefois atteints pour la même intensité perçue : la sensation « Dure : RPE=17).

2. La Fréquence cardiaque confirme cela : à sensation égale la fréquence cardiaque est plus élevée en % de FCmax. Je précise que, contrairement à son VO2max vélo qui était supérieur à celui de la course, la fréquence cardiaque maximale atteinte (196 bpm) était identique en vélo et en course. Les FCmax aussi atteintes pour la même intensité perçue : la sensation « Dure : RPE=17).

3. Le quotient respiratoire QR (VCO2/VO2 qui est en quelque sorte la capacité à éliminer le CO2 pour un VO2 donné): à sensation égale le QR est plus élevé en % de VO2max. surtout pour la sensation m »moyenne » (RPE = 14). Les max QR sont toutefois atteints pour la même intensité perçue : la sensation « Très Dure : RPE=20).

4. Concernant la fréquence respiratoire dont on a démontré qu’elle était un facteur de régulation de notre allure de course sur le marathon, elle est plus élevée à sensation, surtout pour la sensation « moyenne » (RPE = 14). Comme pour le QR, la fréquence respiratoires max sont toutefois atteintes pour la même intensité perçue : la sensation « Très Dure : RPE=20).

Je vous laisse méditer sur ces résultats et oui, la course à pied est plus difficile à doser pour Julien qui risque de brûler plus de glycogène dans ses séances de course à l’allure moyenne. Pour remédier à cela, il lui faut penser à courir à allure « facile » quand il est dans l’allure moyenne tout comme moi qui avance mon horloge de 15 minutes afin d’être certaine de ne pas être en retard devant mes étudiants qui souvent, eux, luttent pour être à l’heure, contre l’incertitude du RER ou même, qui sont retardés par des contrôles lorsqu’ils viennent des quartiers un peu ….chauds.

Mais bon, en amphi théâtre nous somme tus rassemblés pour découvrir les mystères de la physiologie et en déceler l’utilité pour personnaliser encore davantage l’entraînement à la sensation.

https://www.deboecksuperieur.com/ouvrage/9782807363199-course-pied-s-entrainer-la-sensation

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