Il y a quarante ans, le trail naissait d’une volonté simple : sortir du système, s’évader de la route, de la logique marchande et des records millimétrés.
C’était l’esprit de liberté des montagnes, loin des fédérations, des normes et des chronos de stade.
Aujourd’hui ? Le trail est devenu un vaste commerce. Pour participer aux courses les plus emblématiques, il ne suffit plus d’avoir des jambes, du souffle et une volonté indomptable. Non, il faut… des points ITRA.
Et voici l’absurde qui se dévoile : Eliud Kipchoge, le plus grand marathonien de tous les temps, recordman, double champion olympique, auteur d’un 2h05 à Londres en 2025, ne pourrait pas s’inscrire à l’UTMB. Pourquoi ? Parce qu’il n’a pas de points ITRA.
Étape 1 : Kipchoge se met au trail… par dépit
Qu’à cela ne tienne. Kipchoge décide d’aller chercher ces fameux points. On lui souffle un grand classique : Sierre-Zinal, la “course des cinq 4000”.
Petit calcul amusant : avec ses 2h05 au marathon de Londres, on projette ses équivalences. Sierre-Zinal, c’est 31 km et 2200 m de D+. Un coureur “normal” met 2h30 à 3h pour la gagner. Kipchoge ? Il descendrait cela aux alentours de 2h10-2h15, explosant littéralement le record historique (2h25’35” de Kilian Jornet).
Le public s’extasie. Mais côté ITRA, c’est une autre histoire : Kipchoge engrange quelques points, certes… mais pas assez pour l’UTMB !
Étape 2 : la vengeance en deux heures
Blessé dans son orgueil, Kipchoge retourne à son terrain de jeu favori : le marathon.
Là, en 2026, il franchit la barre mythique des 2h00. Pas dans un laboratoire, pas avec des lièvres en alternance, mais bien en course officielle.
Le séisme est immense. L’ITRA se retrouve acculée : son barème de points, qui plafonne à 1000 points sur la base du record du monde du marathon, doit être revu. Car voilà : Kipchoge vient de dépasser la jauge. L’algorithme explose.
La pseudo-science derrière les points
L’argument officiel de l’ITRA est séduisant : “le score est basé uniquement sur le temps, et non sur le classement, pour refléter la valeur intrinsèque de la performance”.
Sauf que dans les faits, le calcul est corrigé par rapport à la moyenne des meilleures performances de l’édition, censée prendre en compte les conditions de course. Autrement dit : ce n’est pas seulement votre chrono, mais la comparaison avec vos adversaires et la météo qui décident de votre destin numérique.
Étape finale : Kipchoge annonce l’UTMB “off”
Exaspéré par ces jongleries, Kipchoge annonce :
“Je ferai l’UTMB en off. Pas besoin d’assistance. Les 170 km et 10 000 m de dénivelé, ce sont juste des collines kenyanes pour moi.”
Le message est clair : la montagne n’appartient pas aux marchands de points. Elle est libre, et celui qui a dompté le marathon peut bien la parcourir sans dossard.
Et après ?
Le calcul des points ITRA a enfin été percé à jour avec de véritables de biomécanique et physiologie. Elles permettent de relier vitesse, dénivelé et coût énergétique avec rigueur scientifique. Mais peut être que ce calcul n’est-il que fondé sur des milliers de données coureurs ?
Nous les mettrons bientôt à disposition dans un outil Excel sur billatraining.com après l’UTMB 2025.
Parce que la course en montagne ne doit pas être réduite à un score opaque. Elle est avant tout une aventure humaine, physiologique, et, osons le mot, poétique.
En attendant continuez à tracer votre chemin de course et de pensée sans calculs oppressants qui vous coupent de vos sensations et de votre énergie !
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