Quand le déficit d’oxygène accroit le risque d’inflation…d’oxygène…

…alors on surconsomme de l’oxygène dans les efforts supposés de pas solliciter VO2max, et acceptons de sortir enfin du modèle de course à vitesse constante pour enfin comprendre la physiologie de l’exercice.

Il est urgent de proposer de la haute couture pour chacun d’entre vous qui souhaitez augmenter votre VO2max quelque soit votre niveau, vôtre âge et votre genre.
Nous avons vu comment le déficit d’oxygène que nous tolérons et que nous qualifions de « capacité anaérobie » est le facteur déterminant le temps de maintien à VO2max lorsque nous imposons à un sportif de soutenir sa vitesse à VO2max (vitesse ou puissance maximale aérobie,*).
A cette époque il y a 25 ans, le modèle d’exercice étudié était celui à vitesse croissante par palier (le test de détermination de la puissance ou de la vitesse maximale aérobie associée à VO2max) et à vitesse ou puissance constante.
On avait une approche séparée des métabolismes aérobie (notre moteur thermique) et anaérobie lactique (notre moteur électrique de puissance et capacité moyenne pour 300m de sprint prolongé) et notre moteur électrique anaérobie alactique (à haute puissance et petite capacité pour 100m de sprint).
Pas si simple, car notre moteur est un super hybride avec une régulation non pas électronique calibrée pour optimiser l’économie énergétique, mais une régulation qui nous dépasse puisque c’est celle de notre cerveau qui reçoit les informations de tout notre corps et environnement confrontée à une motivation (un engagement) et une distance à accomplir !

  • Le document présente une étude sur la contribution du système énergétique anaérobie au temps d’épuisement (tlim) à l’intensité minimale d’exercice où la consommation maximale d’oxygène (VO2 max) est atteinte chez des athlètes d’élite (cyclistes, kayakistes et nageurs).
    Points clés de l’étude :
    Objectif : Estimer la contribution du système anaérobie au temps limite à l’intensité d’exercice où VO2 max est atteint.
    Méthodologie :
    23 athlètes masculins d’élite ont participé (8 cyclistes, 7 kayakistes, 8 nageurs).
    Tests préliminaires pour déterminer VO2 max et l’intensité d’exercice correspondante.
    Test principal consistant à maintenir cette intensité jusqu’à épuisement.
    Mesure du déficit d’oxygène accumulé (AOD) pour évaluer la contribution anaérobie.
    Résultats :
    La contribution moyenne de l’énergie anaérobie au cours de l’exercice de temps limite à PMA était de 15,2%. On observe une corrélation positive entre tlim et AOD, et négative entre tlim et VO2 max.
    Conclusion : Le système anaérobie joue un rôle important dans le tlim à l’intensité de VO2 max. Les différences entre les groupes peuvent être dues à la masse musculaire recrutée et au type d’exercice.
    En résumé, cette étude montre que l’énergie anaérobie ne doit pas être négligée lors de l’évaluation de la performance des athlètes d’endurance à des intensités élevées. Étude sur la Contribution Anaérobie à l’Épuisement chez les Athlètes d’Élite.

Implications :
Les résultats peuvent aider à adapter les stratégies d’entraînement en fonction des spécificités de chaque sport et des capacités anaérobies des athlètes car le système anaérobie joue un rôle crucial dans le tlim à l’intensité de VO2 max.

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Cet article explore la relation entre le déficit d’oxygène (DO2) et le temps limite (tlim) à la vitesse maximale aérobie (VMA) chez des coureurs de demi-fond de niveau sub-élite. Voici un résumé détaillé des principaux points de l’étude :
Objectif de l’étude
L’objectif principal était de démontrer la relation entre le déficit d’oxygène et le temps jusqu’à l’épuisement (tlim) à la VMA. La VMA est définie comme la vitesse minimale qui provoque le VO2max.

Méthodologie
Participants : 14 coureurs masculins sub-élites.
Tests : Chaque sujet a effectué un test incrémental pour déterminer la VMA et le VO2max, suivi de tests de course jusqu’à l’épuisement à 100% et 120% de la VMA.
Mesures : Le déficit d’oxygène a été mesuré pendant l’exercice à 120% de la VMA et calculé comme la différence entre la demande en O2 et l’absorption accumulée d’O2.

Résultats
VO2max moyen : 68,9 ± 4,6 ml/kg/min.
VMA moyenne : 21,5 ± 1 km/h.
Temps à l’épuisement : 269 ± 77 secondes à 100% VMA et 86 ± 25 secondes à 120% VMA.
Déficit d’oxygène : 32,31 ± 7,1 ml/kg.
Corrélations :
tlim à 100% VMA et tlim à 120% VMA : r = 0,52.
tlim à 100% VMA et DO2 (ml/kg) : r = 0,63.
tlim à 100% VMA et DO2 (%) : r = -0.68.
VO2max et DO2 (%) : r = 0,61.
MAS et DO2 (%) : r = 0,65.
DO2 (ml/kg) et pH sanguin : r = -0,66.
DO2 (ml/kg) et lactate sanguin : r = 0,62.
DO2 et demi-temps d’ajustement (t1/2) : r = 0,55.

Conclusion
L’étude conclut que le déficit d’oxygène est significativement lié au temps limite à la VMA. Plus le déficit d’oxygène est élevé, plus le temps limite à la VMA est long. Cela indique que les coureurs ayant une capacité anaérobie importante sont plus efficaces pour soutenir un effort à la VMA. Les résultats suggèrent également que l’ajustement de la consommation d’oxygène joue un rôle crucial dans la performance à la VMA. Ces conclusions peuvent être utiles pour l’entraînement des coureurs de demi-fond.

Nous reviendrons sur ce concept nouveau de CERVO2max®***

***Le test CerVO2max est un test avancé qui évalue à la fois vos performances physiques et mentales. Il combine le test VO2max traditionnel, qui mesure votre absorption maximale d’oxygène pendant un exercice intense, avec des évaluations de l’activité et de l’efficacité de votre cerveau¹.² Cette double approche vise à fournir une compréhension globale de la façon dont votre corps et votre esprit travaillent ensemble pendant l’effort physique.
Le test consiste généralement à surveiller l’activité électrique du cerveau à l’aide d’un électroencéphalogramme (EEG) pendant que vous effectuez des exercices physiques². Cela peut aider à déterminer si les performances de votre cerveau peuvent être un facteur limitant de vos capacités physiques globales.
En savoir plus : 1. www.billatraining.com 2. asepscience.fr

Accepter de nous endetter en oxygène sur un effort intense, puis de ralentir pour accélérer à nouveau et ainsi élever notre vitesse moyenne par rapport à une stratégie de vitesse constante, est conditionnée par ce que nous supportons comme dette d’oxygène. Si nous nous entraînons toujours à des vitesses inférieure à celle du seuil ventilatoire (à laquelle nous ne pouvons plus tenir une conversation !) , nous ne serons pas capables de tolérer un déficit d’oxygène.
Et alors viendra l’inflation énergétique avec une surconsommation d’oxygène dès que nous dépasserons ce seuil ventilatoire 2 avec l’atteinte de la consommation d’oxygène au bout de 2-3min. C’est ce que nous appelons la « composante lente » de la cinétique de l’ajustement de la consommation d’oxygène à l’exercice dit alors comme étant « sévère » >80% PMA mais qui conduit à 100% de VO2max au bout de 2-3 min voire figure 1 d’un cycliste pédalant à 85% de PMA au seuil ventilatoire 2 jusqu’à épuisement au bout de 15 min réalisé dans notre laboratoire à Paris-Evry, France).
Comme l’écrivait l’économiste Joan Violet Robinson (1903-1983) Professeur à Cambridge GB, une des figures importantes de l’école de Cambridge et Keynésienne de gauche qui explique que les entreprises qui bénéficient de flux monétaires supplémentaires les utilisent pour diminuer leur endettement, ce qui permet une chute de l’offre de monnaie, car la banque qui récupère son prêt détruit l’argent crée ($).
Donc finalement, si vous êtes capables de supporter un déficit d’oxygène pour répondre à vos envies d’accélérer pour parier sur un gain de performance, vous pourrez ensuite détruire ce déficit dès que vous ralentissez.
Sinon, si vous vous entêtez à courir à vitesse constante, même à une vitesse inférieure à votre puissance maximale aérobie, vous attendrez votre VO2max en raison d’un recrutement massif de toutes vos unités motrices pour mobiliser toutes vos fibres musculaires, y compris celles qui sont intérimaires pour ce type d’effort sous maximale, et très couteuses en oxygène et de moindre rendement (fibres de type 2a).

Figure 1 Exercice de temps de limite au seuil ventilatoire 2 (15 minutes pour Johnathan).

Le seuil ventilatoire 2 (SV2) peut être déterminé par l’analyse des relations entre le volume d’air expiré (VE), la consommation d’oxygène (VO2) et la production de dioxyde de carbone (VCO2) pendant un test d’effort. Voici comment cela fonctionne :

  1. Analyse des données respiratoires
  • VE/VO2 : Ce rapport indique l’efficacité de l’utilisation de l’oxygène. Lorsque le métabolisme est principalement aérobie, ce rapport est relativement stable. Lorsque l’intensité augmente et que le corps commence à produire davantage de lactate, l’efficacité d’utilisation de l’oxygène diminue, ce qui entraîne une augmentation de ce ratio.
  • VE/VCO2 : Ce rapport mesure la relation entre le volume d’air expiré et la production de dioxyde de carbone. Au fur et à mesure que l’exercice devient plus intense, ce rapport augmente également, car le corps commence à compenser l’accumulation de CO2 en ventilant davantage.
  1. Identification des seuils
  • Seuil Ventilatoire 1 (SV1) : Cela correspond au point où le VE/VO2 commence à augmenter de manière significative, indiquant que le métabolisme aérobie est encore prédominant, mais que le corps commence à produire plus de lactate.
  • Seuil Ventilatoire 2 (SV2) : C’est à ce stade que le VE/VO2 continue d’augmenter de manière plus marquée et que le VE/VCO2 commence à afficher une augmentation rapide. Cela indique un passage à un métabolisme plus anaérobie, où le lactate s’accumule dans le sang, entraînant une fatigue accrue.

Finalement, la prise de risque de l’économie de notre énergie afin de progresser en stimulant notre production de puissance et vitesse supplémentaire par rapport à une économie atone, dépend de notre capacité à nous endetter pour produire de la performance et faire disparaître cette dette.
Notre gouvernement cérébral que d’aucuns nommait le « Central Governor » avait de l’intuition, mais, notre « central governor » bat de loin celui de nos pays respectifs 😂😉🤑
Vous aurez donc dans notre prochain blog de quoi apprendre à prendre des risques de dettes en toute confiance pour vous permettre de la faire disparaître en compétition !
Next..

Une réponse à “Quand le déficit d’oxygène accroit le risque d’inflation…d’oxygène…”

  1. Avatar de Arnaud
    Arnaud

    Bonjour Professeur,
    si intuitivement je comprends trés bien pourquoi tlim et dette d’ oxygène sont corrélés à Vma, j’ ai plus de mal à comprendre pourquoi le tlim et Voé max sont inversement corrélés? Encore une fois merci pour votre implication dans la diffusion de votre savoir

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