Billet d’humeur du jour avant la partie scientifique et pratique :
Un dimanche ordinaire et fascinant :
Depuis 35 ans (que je n’ai pas vu passé grâce à la passion de la science, de l’enseignement et des animaux dont les humains ! (je suis fan de chiens), chaque dimanche est un jour d’écriture et e termine donc par ce blog, véritable moment de partage. Hier s’est prolongé par une nuit d’écriture jusqu’à cet après midi 15h sur un nouvel article issu de la première expérience ayant mesuré le cerveau et touts les réponses physiologiques et biomécaniques d’un marathonien en course (première lors de la fête de la science en octobre dernier, à Evry dans le parc adjacent à notre université). Le principe est de se lancer dans une publication au risque de passer des jours pour se faire renvoyer dans nos buts par les revues scientifiques et nos paires qui nous expertisent. Je suis moins même expert et critique (réviseur en français pour reviewer) pour 2 à 3 articles par semaine, et joue le rôle de critique à mon tour. Le plus incroyable est que nous nous bâtons pour publier nos résultats et idées qui n’existeront qu’à ce prix, avec en plus le couperet de l’argent qu’il faut pour les éditeurs : une bagatelle de 2500 franc suisse pour un éditeur comme MDPI ! Mais en tant qu’esclave expert, mes expertises me donnent droit à un « cash back » de 50 CH pour chaque article expertisé ! une paille ! Mon cochon rose a le temps de prendre la plus avant d’atteindre la somme requise.

C’est pour cela que j’ai fondé BillaTraining voici 10 ans afin de payer pour travailler et permettre aux étudiants en master 2 et Doctorat d’avoir aussi une bourse.
La recherche finance à présent celle des entreprises (merci le CIR que je touche grâce à BT) et quelques laboratoires d’excellence dont les thèmes prioritaires concernent les virus, le cancer, l’écologie, l’automobile, le nucléaire…
Pas trop le sport, sauf pour les JO avec des thèmes concernant beaucoup le matériel et peut les idées surtout en matière d’entraînement. Chacun sait que l’entraînement individualisé n’a rien à voir avec la santé, le vieillissement, et même l’écologie (déplacement autonome et longévité).

Passeport pour l’espace-temps de la progression des idées qui ont jalonné mes articles et nourri ma réflexion pour aboutir à l’entraînement à la sensation (ce fut long !).
…Les années 90 suite : à la recherche des facteurs limitant le temps de maintien a VMA et les vitesses qui l’encadrent (90-105% de VMA).
A cette époque, j’étais maître de conférences depuis déjà 7 ans et toujours fascinée par les facteurs limitants du temps limite à vitesse maximale aérobie. Je constate aujourd’hui que je pensais avoir disrupté les idées en cours en introduisant le temps limite à VMA qui pouvait durer du simple au triple (4min-12min) chez des coureurs ayant la même VMA.
Il me fallait comprendre les facteurs limitants du temps limite à cette vitesse qui semblait déterminante pour expliquer les performances tout comme le seuil « anaérobie » ou l’économie de course qui tenaient le haut du pavé à cette époque (et toujours du reste, nous y reviendrons).
Nous avons démontré chez des coureurs de bon niveaux (VO2max de 70 ml/min*kg avec une vitesse maximale aérobie de 21 km/h).
Les coureurs qui tenaient le plus longtemps à 90% de leur VMA (cela n’était pas observé pour le temps limite à 100% de VMA ni à 105%) étaient ceux qui toléraient la plus grande baisse de leur saturation du sang artériel en oxygène : la fameuse SaO2 que nous avons surveillé pendant le COVID (seuil bas de 90% en dessous duquel nous étions hospitalisés car le cerneau n’était alors plus suffisamment oxygéné). Ici la baisse de la saturation du sang artériel est causée par un exercice intense requérant de hautes valeurs de ventilation à la minute (>150 L/min d’air ventilé pour ne consommer que 4 Litre d’oxygène à la minute). Ce phénomène de baisse de la SaO2 associée à l’exercice intense est appélé l’Hypoxèmie Induite par L’Exercice (HIE) très discuté et étudié dans les années 90. L ‘HIE apparaît au cours d’épreuves exhaustives comprises entre 5 à 17 minutes. Elle apparaît comme un facteur d’adaptation et de tolérance à l’effort intense et assez long chez les athlètes de haut-niveau.
Elle serait dû probablement aux phénomènes respiratoires suivants :
• Une hypoventilation relative (Dempsey et al., 1984; Powers et al., 1992);
• Une diminution de la diffusion alvéolo-capillaire de l’oxygène par une diminution du temps de transit du globule rouge au niveau du capillaire pulmonaire, en raison d’une valeur du débit cardiaque (Q: > 30 L·
min·1) en rapport avec celle du VO2max de ces athlètes (>4,5 L•min·1) (Dempsey, 1987) ou de l’apparition d’un œdème d’origine hydrostatique (causé par l’augmentation très forte des pressions capillaires) qui augmenterait la distance séparant l’alvéole pulmonaire et le globule rouge (Wagner, 1992).
L’HIE a été décrite comme un phénomène reproductible qui survient chez tous les athlètes (Caillaud et al., 1993) ou 50% des athlètes jeunes dont le VO2max est supérieur à 60 ml-min• 1-kg·1 (Powers et al., 1988).
Nous avions démontré que seule la durée de l’épreuve maximale (Tlim 90) la plus longue était corrélée à la grandeur de l’hypoxémie, sans que l’on sache si c’est parce que les athlètes la supportaient qu’ils pussent courir plus longtemps à 90% de leur V AM. ou si c’est parce qu’ils couraient plus longtemps que l’HIE pouvait s’aggraver.
Il s’agit d’une tolérance au déficit d’oxygène et nous verrons que toute cette zone d’intensité d’effort est difficile à doser et que ses facteurs limitants différent en fonction du niveau des athlètes.
Mais que cela ne vous empêche pas d’entrainer et de vous entraîner à ces intensités car le mieux pour éviter de forcer son organisme à de telles adaptations qui pourraient supposer que l’activité cérébrale puisse être modifiée par une baisse d’oxygénation entraînant une perception de l’effort modifiée, est de vous entraîne à la sensation.
Petit call to action : Voici, pour vous ASEPiens une séance intense mais « secure » à essayer cette semaine.

et n’oubliez pas que nous avons RDV pour un webinaire dimanche 28 janvier prochain à 18h pour débriefer sur le test de Rabit avec mesure de l’EEG le fameux test de CerVO2max que nous avons abordé la semaine passée.

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