Il y a déjà 30 ans, J’ai beaucoup travaillé sur le temps limite à des intensités de course se situant dans les zones perçues comme étant « moyenne » et « dure ».
A l’époque je les appelais le seuil de compensation respiratoire (également nommé le seuil ventilatoire 2 ou seuil anaérobie) et vVO2max. Il se trouve qu’avec des collègues italiens, nous avons effectivement validé cette analogie entre ces vitesses perçues et ces seuils physiologiques (dans un test classique incrémenté et dans notre test de Rabit).
Cf article résumé ici :

- L’objectif de cette étude était de valider un test de course facile à réaliser appelé test de RABIT® (Running Advisor Billat Training) pour détecter les seuils aérobies (AerT) et anaérobies (AnT) ainsi que les paramètres maximaux.
- Quinze coureurs entraînés ont réalisé un test graduel (GRAD) et un test RABIT (quatre étapes de rythme auto-sélectionnées : (i) 10 minutes à un rythme d’échauffement libre, (ii) 5 minutes à un rythme moyen, (iii) 3 minutes à un rythme soutenu, (iv) 10 minutes à un rythme facile).
- Nous avons comparé les paramètres cardio-respiratoires et la vitesse de course du RABIT avec ceux correspondant aux paramètres AerT, AnT ou maximaux obtenus par le GRAD.
- Le VO2max, la FCmax, le RERmax et la vitesse de course maximale mesurés pendant les 3 minutes de rythme soutenu du RABIT n’étaient pas statistiquement différents des paramètres maximaux mesurés pendant le GRAD (p > 0,05).
- Le VO2, la FC et le RER (VCO2/VO2) mesurés pendant le rythme moyen et facile du RABIT n’étaient pas significativement différents des paramètres AnT et AerT mesurés pendant le GRAD.
- En conclusion, le RABIT a été validé pour tous les paramètres maximaux et pour la plupart des paramètres liés à AnT et AerT, et pourrait donc être utilisé pour détecter les zones d’entraînement chez les athlètes.
Les figures ci-dessous sont encore plus parlantes que les écrits car l’on visualise parfaitement la superposition des courbes sur le test de Rabit entre :
– l’intensité « facile » et le premier seuil ventilatoire (« Seuil Aérobie »),
– l’intensité « moyenne » et le seuil ventilatoire 2
– l’intensité « dure » et vVO2max.

Rappelons toutefois que le test de Rabit donne des consignes d’intensité perçues et non de vitesse imposée comme dans le test de VMA.
L’objectif n’était pas de comparer les vitesses moyennes des zones d’intensité perçues avec la vitesse au seuil aérobie et anaérobie du test de VMA, mais plutôt de comparer les réponses physiologiques des zones perçues afin de voir si on pouvait par le test de Rabit, aussi détecter ces seuils physiologiques. Et donc la réponse est OUI. Cela confirme que nous pouvons nus faire confiance et que le régime ventilatoire est celui qui est dominant dans nos sensations d’effort, au contraire de la fréquence cardiaque que nous ne ressentons que lorsque nous avons des « palpitation » et tachycardie inhabituelle. D’ailleurs, même lors d’un marathon, notre PRE augmente de façons synchrones avec notre fréquence respiratoire et non avec notre VO2 ou FC.
Pour autant, ne chercher pas à contrôler votre fréquence respiratoire au risque de troubler cette bonne adéquation entre la perception et le réglage de l’intensité de l’effort avec des seuils physiologiques respiratoires permettant un apport d’O2 et un rejet de CO2 adéquat pour maintenir l’état acido-basique de l’organisme (par le CO2 rejeté).
Laissez vous respirer et oubliez le cardio GPS si ce n’est pour ne pas vous perdre et gardez le pour vérifier avec votre progression avec le test de Rabit !
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